Nom du bâtiment
Eco Logis Caraïbes
Année de livraison
2022
Le(s) maître(s) d’ouvrage
Eco Logis
Acteurs de la conception
Eco Logis
Destination de l’ouvrage
- Habitat individuel
Superficie
300 m2
Coût de l’opération
€
Le type de travaux
- Construction neuve
Matériaux de Structure
- Bois
- |
- Métal
« Quand on parle d’habitat écologique, il convient de ne pas se limiter aux performances énergétiques du logement en phase d’utilisation … mais de considérer également l’impact induit par le choix des matériaux. »
« Aux Antilles, la maison doit protéger du soleil et s’ouvrir aux Alizés sans permettre à la pluie de s’immiscer. Une architecture créole épanouie prend compte du microclimat dans lequel elle s’intègre. »
Le contexte de l’opération
Implantée dans le quartier Morne Pitault au Lamentin, cette habitation a été réalisée en auto-construction par M. Lafontaine, son propriétaire et gérant de l’entreprise Éco Logis. Ce chantier pilote a été récompensé aux Trophées de la Construction 2020. M. Lafontaine y a expérimenté l’utilisation des conteneurs dans un climat tropical en combinant différentes techniques, telles que l’ajout d’un carbet végétal pour ombrager la terrasse.
Les conteneurs ont été acquis auprès d’un transitaire pour 1700€. Actuellement, leur prix oscille entre 2300 et 5000€, en raison de la volatilité du marché. » La maison, élevée sur pilotis, repose sur un terrassement (coûtant 700€) et des pieux. Au total, 21 conteneurs ont été utilisés : 12 en haut et 9 en bas. Les portes intérieures pour séparer les différentes pièces sont coulissantes sur rails tendis que des jalousies sont disposées aux fenêtres pour une meilleure aération naturelle.
D’une superficie totale de 300m2, dont 170m2 à l’étage, l’habitation comprend 3 chambres, une cuisine, deux salles de bain/toilettes, un salon et une terrasse. Le sol en plancher de mahogany est vissé directement sur les conteneurs, nécessitant 17m2 de bois brut pour 6000€. Les murs des salles de bains sont constitués de feuilles de pierre, et le sol de la douche est en ciment sable pour assurer l’étanchéité. Des panneaux de papier peint sont utilisés comme murs séparatifs entre les pièces, permettant une circulation d’air adéquate.
La démarche environnementale
Utiliser des matériaux recyclables et biosourcés :
- Container maritime « dernier voyage »
- Fondation en « Pieux ML » (pieux métal vissé – parasismiques)
- Revêtement sols et murs mahogany et en bambou
- Charpente eucalyptus
- Couverture latanier
- Isolation lame d’air
La démarche environnementale de cette construction repose sur le défi du Zéro béton. Les matériaux utilisés dans la conception bioclimatique sont principalement issus de la récupération, et lorsque ce n’est pas le cas, ils proviennent du circuit court plutôt que de l’importation. Au sol, M Lafontaine a opté pour des bois locaux au lieu d’un carrelage importé. Ces bois sont traités naturellement par brûlage pour les protéger des attaques de termites, tout en permettant la mise en valeur de leurs nervures.
La maison bénéficie d’une ventilation naturelle grâce à sa conception traversante, de la porte d’entrée/fenêtres d’un côté à la terrasse de l’autre. De plus, un carbet en eucalyptus de Dominique apporte ombre, fraîcheur et convivialité. Ce carbet central, développé avec l’aide de Philippe Giberné, réintroduit au cœur de l’habitat ce concept.
Des récupérateurs d’eau pluviale sont installés pour arroser le jardin ou nettoyer la voiture. Dans un avenir proche, un chauffe-eau solaire sera installé sur le toit. Le sol en plancher de mahogany est traité avec un mélange de béton d’argile poreux et de vernis, lui donnant un aspect souple. « Pour remplacer les jointures de ciment, nous avons récupéré de la brisure de verre en déchetterie et mélangé avec du plâtre. » M. Lafontaine.
Sur le chantier, tout a été valorisé, par exemple, les chutes de mahogany utilisé pour le sol sont utilisées pour fabriquer des luminaires, des étagères ou de la décoration.
En termes d’isolation, du polystyrène sur la toiture froide en E Cooper a été utilisé, ainsi qu’un isolant en polystyrène sur le toit du container. L’entretien se fait au rouleau, avec une réplication régulière pour assurer l’étanchéité.
La structure est renforcée avec des U métalliques faisant office de cadre de consolidation de la structure. Pour offrir une souplesse face aux séismes, avec des tôles coupées et des U venant rigidifier l’ensemble.