[ Juillet 2024 ]

Bois transparent développé par l’Université du Maryland en 2021 ©USDA Forest Service

Les résultats ont été publiés dans la revue Research (journal en libre accès, proposé par la société des journalistes professionnels des Etats-Unis) en février dernier : un nouveau matériau à base de bambou, ignifuge et avec des propriétés mécaniques exceptionnelles, est à l’étude.

Le bois transparent met en ébullition le monde scientifique

La découverte du bois transparent remonte étonnamment aussi loin que 1992, lorsque le botaniste Siegfried Fink a cherché à observer les plantes ligneuses sans avoir à les disséquer.

Mais c’est en 2016 que l’invention a commencé à passionner : le Wallenberg Wood Science Center est parvenu à créer un matériau transparent à 85% en éliminant la lignine du bois via des procédés chimiques puis en y ajoutant un polymère transparent, le MMA. Le bois obtenu est deux fois plus résistant et rigide que le plexiglas.

En 2017, la start-up française Woodoo est récompensée par le prix EDF Pulse 2017 pour les propriétés de son bois transparent : imputrescible et plus résistant au feu. Depuis, elle s’oriente vers les nouvelles technologies avec la recherche d’écrans tactiles à base de bois.

En 2021, c’est l’université du Maryland qui fait parler d’elle, en parvenant un bois transparent qui conserve sa lignine et avec elle des propriétés de résistance. La méthode : imprégner le bois de peroxyde d’hydrogène (ou eau oxygénée) avant de le mettre au contact de la lumière du soleil pendant environ une heure. En versant de l’époxy sur le bloc ainsi obtenu, les chercheurs affirment obtenir un bois 50 fois plus résistant que les bois transparents sans lignine, plus léger et meilleur isolant thermique que le verre.

©Qinqin Xia, University of Maryland/Science Advances

L’innovation 2024 : le bambou transparent

L’Université forestière et technologique du Centre-Sud (CSUFT), en Chine, s’est penchée sur une adaptation du processus au bambou, pour produire un matériau ignifuge qui « réduit efficacement le dégagement de chaleur, ralentit la propagation des flammes et limite les émissions de fumées toxiques, de CO et de substances volatiles inflammables » (Build-Green). Le taux de croissance et de régénération du bambou lui permettent d’être utilisé comme matériau de construction dans les 4 à 7 ans de croissance : de quoi imaginer une fabrication et utilisation à échelle industrielle.

Des impacts à mettre en perspective

Si ces solutions sont mises en avant comme révolutionnaires et ont le potentiel de changer la donne sur le marché des matériaux de construction, leur bilan environnemental est pour le moment inconnu. Les bois transparents semblent une bonne alternative au plastique, et pourraient permettre le recyclage de certains d’entre-eux, mais toutes les productions à l’heure actuelle intègrent des polymères issus du pétrole : leur impact fera-t-il le poids face à celui du verre, ou du bois classique ?

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