[Octobre 2024]

La résilience, en écologie, c’est la capacité d’un écosystème, d’un biotope ou d’un groupe d’individus (population, espèce) à se rétablir après une perturbation extérieure (incendie, tempête, défrichement, etc.). (définition le Larousse). Et en la matière, les territoires d’Outre-Mer sont inventifs ! Petit tour d’horizon de solutions innovantes ultramarines mises à l’honneur en cette fin d’année.
À Mayotte, une construction en BTC certifiée HQE

La Brique de Terre Comprimée (BTC) est de plus en plus utilisée pour la construction à Mayotte, et cela pourrait encore s’intensifier ! En effet, la Société Immobilière de Mayotte (SIM) a obtenu jeudi 24 octobre la labélisation NF-HABITAT HQE pour son opération « le domaine de Khristal ». Sur ce projet de 47 logements divisés entre logements locatifs libres, sociaux et très sociaux, 48 000 BTC ont été utilisées.
La BTC, c’est un mélange de terre argileuse, d’eau et souvent de paille pour renforcer la structure. Après avoir été moulée, la brique de terre compressée, également appelé bloc de terre comprimée, est ensuite séchée au soleil. Si la terre crue est un matériau résilient, c’est pour de multiples raisons :
Tout d’abord, la terre crue se distingue par sa capacité de recyclage intégral, offre une excellente inertie thermique et une régulation naturelle de l’humidité. En outre, une construction en terre crue présente une résistance remarquable au feu.
Par ailleurs, son bilan carbone est réduit grâce à l’absence de cuisson et son origine locale. Pour couronner le tout cette méthode de construction n’émet pas de substances nocives et contribue à purifier l’air en absorbant les composés organiques volatils (COV).
À la Réunion, une gouttière anti-moustiques
Ça s’est déroulé les samedi 26 et dimanche 27 octobre 2024 au Palais de l’Élysée : Verléo, usine basée à la Réunion, était lauréate de La Grande Exposition du Fabriqué en France. Ce rendez-vous annuel met à l’honneur les entreprises, les artisans, les producteurs et les industriels qui s’engagent pleinement dans la fabrication française. Sur 2200 candidats à travers toute la France, seuls 122 ont obtenu la possibilité d’exposer leur produit, dont 8 ultramarins.
Verléo a présenté son collecteur de gouttières anti-moustique : celui-ci permet de récupérer et de valoriser efficacement l’eau de pluie, avec un rendement de collecte atteignant 90%. D’une pose facile et rapide, et d’un entretien simple, l’équipement est hermétique aux moustiques.

La résilience, c’est également réussir à lutter contre de nouvelles épidémies de maladies propagées par les moustiques, comme la dengue, en freinant la reproduction de ces nuisibles !
En Guadeloupe, du génie végétal pour restaurer les berges
Les 19 et 20 novembre prochains se tiendra le Salon de la Biodiversité et du Génie écologique, Porte de Versailles à Paris. L’occasion de remettre les Prix national du Génie Écologique 2024, organisés par l’Association fédérative des acteurs de l’Ingénierie et du Génie Écologiques (A-IGÉco) et l’Office français de la biodiversité (OFB), en partenariat avec la Direction de l’Eau de la Biodiversité du Ministère de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques et de Plante & Cité.

Cette année, le Prix Spécial du jury est attribué au Parc national de la Guadeloupe pour son chantier-école (dans le cadre du projet PROTÉGER – Phase 2). Ce 2e chantier-école, qui s’est tenu du 24 au 28 juin 2024, avait pour but de former une vingtaine d’acteurs aux techniques de restauration des berges de rivière guadeloupéennes par le génie végétal.
La Guadeloupe, comme toute la Caraïbe, est régulièrement confrontée aux aléas climatiques potentiellement dévastateurs, comme l’ouragan Tammy en 2023. Ces phénomènes peuvent générer des glissements de terrain et l’érosion des berges… Le projet PROTEGER vise à stabiliser les berges des rivières en se basant non sur des techniques du génie civil (construction de digues, bétonisation…) mais sur le génie végétal, aux impacts positifs sur l’environnement et la biodiversité. Un génie végétal dont l’efficacité augmente dans le temps, au contraire du génie civil. Il s’agit ici d’utiliser les propriétés mécaniques de plantes identifiées et sélectionnées dans la phase 1 du projet.